Une « prise de conscience collective » nécessaire pour sauver EDF

La pente est forte, a admis Luc Rémont devant la commission d'enquête qui cherche à établir les raisons pour lesquelles la France a perdu sa souveraineté et son indépendant énergétique. Et pour remonter cette pente, « il nous faut une prise de conscience collective », a tonné le PDG d'EDF, « aussi bien au sein de l'entreprise que dans la façon dont elle interagit avec ses parties prenantes ». Parmi les grands chantiers, celui de l'Arenh.

L'Arenh, ou encore Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique, permet aux concurrents d'acheter un certain volume d'électricité à prix cassé. « Nous devons accepter qu'EDF doit pouvoir facturer son électricité au-delà de 42 euros le mégawattheure pour une partie significative de ses activités », a détaillé le dirigeant. Pour Luc Rémont, ce mécanisme est « à bout de souffle » et il appelle à la réinvention du dispositif qui fait partie du « succès futur d'EDF ».

Alors que la réforme du marché européen de l'électricité est en marche, le PDG d'EDF demande que son entreprise puisse « contractualiser à long terme avec ses clients ». Il estime en effet que le marché européen est « incomplet » , il ne donne pas suffisamment de visibilité sur le long terme notamment pour ce qui concerne les investissements. L'arrimage du prix de l'électricité au gaz est aussi un boulet.

Luc Rémont souhaite également qu'EDF fasse reposer son modèle économique sur le nucléaire, ce qui passerait par exemple par la conception de petits réacteurs SMR. Un marché à l'international pourrait s'ouvrir en 2030, avec des pays où la culture du nucléaire est encore balbutiante. Le dirigeant appelle aussi à tirer les leçons des retards des EPR de Flamanville et de Hinkley Point, au Royaume-Uni.